| < RETOUR | Juliette Roche (1884-1980)
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archive INA |
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Juliette Roche (1884-1980), épouse du peintre cubiste Albert Gleizes, était elle-même artiste et femme de lettres. Elle entretint avec Gaston Chaissac, que le couple accueillit pendant la guerre aux Méjades, à Saint-Rémy-de-Provence, une riche correspondance. Son œuvre, méconnue aujourd’hui, suscite un nouvel intérêt que cette première exposition rétrospective met en lumière.
L'exposition JULIETTE ROCHE L'INSOLITE au Musée d'Art moderne et contemporain des Sables d'Olonne
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American Picnic. Huile sur toile, 1918Parmi les grandes œuvres de Juliette Roche, la monumentale toile Sans titre, dit American Picnic (1918) propose, malgré son inachèvement, une relecture joyeuse et inspirée de La Danse de Matisse dans laquelle se télescopent des problématiques d’une universalité confondante pour l’époque : entre âge d’or, sexualité, melting-pot ethnique et trouble dans le genre, cette composition de quatre mètres de long retraverse l’Histoire de l’Art. Vivacité des couleurs pour un espace utopique, sorte de jardin d’Éden dont le traitement d’une clarté éclatante voisinant avec l’ombre ténue rappelle un certain Paul Gauguin. L’influence des Nabis est toujours là avec ses strates de formes faisant des arbres des champignons géants parmi lesquels errent d’inoffensifs félins. Au milieu, ce qui ressemble avant l’heure à un mobile de Calder, si ce n’est un paon abstrait aux motifs tirés de céramiques navajos et hopis, en bordure d’un Déjeuner sur l’herbe, dans le plus simple appareil, pour trois femmes à la couleur de peau disparate. Quant aux danseurs androgynes, tirant de l’orange au rouge lumineux, ils virevoltent dans un mouvement fluide des plus entraînant. Pas un mâle n’y apparaît, mais la peintre, qui s’est représentée avec une amie dans le coin gauche du bas de la toile, nous regarde franchement, assumant pleinement la liberté picturale et thématique de sa rêverie primitive. Vers 1930, elle compose Adam et Ève dont les teintes n’ont rien à envier à Odilon Redon. Ève semble trôner en son centre, dominant animaux et homme couleur d’ébène, dans un somptueux florilège de flore et de faune entremêlées. |
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Jean-Claude Libert et Juliette Roche
Jean-Claude libert entretint avec Juliette Roche une correspondance importante. Leur sujet de prédilection était l'historien d'art et métaphysicien shri-lankais Amanda Coomaraswamy. Juliette était en effet très férue d'hindouisme et de bouddhisme. Nous reproduisons ici une sélection de lettres issue du fonds Libert.
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Portrait de l'artiste à Serrières vers 1920
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Masques, vers 1913-1914 |
Nature morte au hachoir, 1917 |
Séance de pose à l'académie Ranson, 1911 |
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