Entre le désir et l’action... Extrait d’un texte de Jean-Claude Libert écrit en 1977

- « Après plus de vingt ans déjà, d’errances diverses, je me dis que l’aventure humaine est chargée d’une terrible ambiguité entre l’exemplarité et son image-action et l’acte lui-même chargé d’une impulsion-désir qui ne coïncide pas toujours avec l’image exemplaire, la justification alors essayant d’intervenir comme lien. Il peut donc sembler que le retour à un mode de vie traditionnel soit en un sens une pure vue de l’esprit, puisque nous ne sommes plus dans une société traditionnelle et que le mode de production de nos sociétés n’est plus artisanal mais industriel et technologique. Le retour ne peut donc être qu’un «en dehors», la «marginalité» ne peut être donc évitée, avec tout ce qu’elle comporte de rapports faux avec la société, disons «réelle» (l’artisan potier, par exemple, presque obligé pour vivre «de compter» avec un circuit touristique, de compter avec la mode du «hand made» comme aux USA...........etc.) D’autre part quel est le seuil à partir duquel celui qui «refuse» doit s’arrêter? Faut-il refuser l’énergie électrique fabriquée à partir de centrales atomiques, faut-il refuser l’automobile et les autoroutes, le téléphone, etc... etc... Je me souviens d’une boutade de Georges Braque à qui l’on demandait quelle opinion politique il avait, répondant : « J’ai le téléphone donc je suis socialiste! ».